Les jeunes corneilles restent étroitement liées à leur site de natal et donc à leurs parents jusqu'au mois de mars de l'année suivant leur éclosion, après quoi elles se dispersent vers les zones urbaines, périurbaines et rurales, en particulier en avril et mai, avec des distances parcourues quotidiennement de presque 3 km. Cette période coïncide avec les semis de cultures sensibles comme le maïs et le tournesol, et des campagnes de destruction.
L'article documente la dynamique de fission-fusion des groupes de corneilles, avec des associations fluides d'individus centrées autour de sources de nourriture et de dortoirs. Chaque site accueille un nombre important de corneilles, mais la composition, du groupe change constamment, avec les départs et les arrivées d'individus adoptant chacun leur propre stratégie de déplacement. Cette dynamique facilite certainement les interactions répétées et l'apprentissage social.
Ces résultats suggèrent que les pratiques actuelles d'abattage, qui ciblent principalement les jeunes oiseaux en mouvement au printemps, ont peu de chance de réduire le nombre d'oiseaux sur une exploitation ou les dommages causés aux cultures. Chaque corneille éliminée était potentiellement en partance, et pourra être remplacée par une autre fraichement arrivée.
Il serait ainsi plus efficace de réduire la disponibilité alimentaire anthropique pour gérer les populations de corneilles en milieu urbain, périurbain et même rural.