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Mieux vaut prévenir que tuer

L'Assemblée générale de la FVE a adopté la déclaration de position « Vaccination animale : un pilier socio-économique de la santé animale et de la résilience européenne » Novembre 2025

Face à la multiplication des épidémies animales en Europe, la Fédération des Vétérinaires d'Europe (FVE) appelle à un changement radical de stratégie : privilégier la prévention plutôt que l'abattage massif des animaux.

Un constat alarmant

Les maladies transfrontalières comme l'influenza aviaire hautement pathogène, la fièvre aphteuse ou la dermatose nodulaire contagieuse causent des pertes considérables. En 2025, les épidémies de fièvre aphteuse dans l'UE ont entraîné l'abattage de plus de 18 000 bovins et des pertes économiques dépassant 1 milliard d'euros. Des millions de volailles sont également abattues chaque année en réponse aux épidémies d'influenza aviaire, avec des coûts atteignant plusieurs centaines de millions d'euros.

Ces crises ont des impacts dévastateurs : perturbations économiques majeures, gaspillage de protéines animales, risques pour le bien-être animal et conséquences psychologiques graves pour les éleveurs et vétérinaires. Entre 2020 et 2022, la fréquence des épidémies a même dépassé les capacités budgétaires de l'UE, obligeant à réduire de 60% les taux de cofinancement des mesures d'urgence.

La vaccination : une solution durable

La FVE plaide pour une approche préventive reposant sur trois piliers : biosécurité renforcée, surveillance précoce et vaccination stratégique. Les exemples de réussite sont nombreux : la vaccination a permis d'éliminer la peste porcine classique dans de nombreux pays européens, de contrôler efficacement la fièvre catarrhale et d'arrêter la progression de la dermatose nodulaire en Europe du Sud-Est entre 2015 et 2018.

Les avancées technologiques, notamment les vaccins compatibles DIVA (permettant de différencier les animaux infectés des animaux vaccinés), facilitent désormais le contrôle des maladies tout en maintenant les échanges commerciaux internationaux.

Recommandations pour l'avenir

La FVE exhorte les décideurs européens à :

  • Investir prioritairement dans les services vétérinaires et des stratégies de vaccination harmonisées
  • Promouvoir l'acceptation internationale des programmes de vaccination pour éviter les entraves commerciales
  • Soutenir l'innovation vaccinale et garantir la disponibilité des vaccins
  • Mettre pleinement en œuvre les visites sanitaires préventives obligatoires

Cette approche préventive, conforme aux principes « Une seule santé » et soutenue par l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), protège non seulement les animaux et l'économie agricole, mais aussi la santé publique en réduisant les risques zoonotiques. Elle s'inscrit dans les objectifs de la Déclaration politique des Nations Unies sur la résistance antimicrobienne, qui appelle à des stratégies nationales de vaccination animale d'ici 2030.

Voir le communiqué