Vivre avec la faune sauvage suppose que, dans un socio-écosystème donné, l'ensemble des raisons des parties prenantes, humaines et non-humaines, soient considérées. Pour y parvenir, la notion de groupe de travail pluripartite (multisectoriel), capable de prendre en compte respectueusement la diversité de ces intérêts, aidé de chercheurs (des travailleurs de la preuve) semble indispensable.
Cet article rapporte les résultats d'une expérience de 3,8 années comparant deux zones où le renard est protégé à des zones homologues où il est classé comme Espèce susceptible d'occasionner des dégâts (ESOD). De plus, les populations de renards ont été suivies aussi pendant 4 ans avant la mise en place de l'expérience. 231 poulaillers ont été étudiés.
1105 oiseaux ont été prédatés dans 109 des 231 poulaillers, avec une population moyenne permanente de 10 883 volailles. 48,3 % des dommages ont pu être attribués à la catégorie « renard » ou « renard probable ». Les résultats montrent que le statut ESOD, dans le contexte local, n'a pas conduit à une réduction significative du nombre de renards ou à des différences dans les taux de dommages entre les zones.
Cependant, la protection des parcours extérieurs par des clôtures supérieures et inférieures a permis de réduire de manière significative la prédation des renards. Dans ce contexte, une meilleure protection des volailles devrait donc résulter d'une sécurité accrue des abris et des parcours extérieurs, plutôt que de la gestion de la population de renards.
Le rôle des groupes de travail multipartites dédiés à une telle gestion basée sur des preuves au niveau local est également discuté.